Compte-rendu de Courir pour la Paix 2008 !



Bon !

Depuis les premières bosses passées, un groupe composé de maillots bleu foncé frappé de lettres d’or, d’un orange et blanc, d’un maillot de La Ferté Gaucher (Seine et Marne), celui-là je le reconnais, et le maillot 101 de votre serviteur, un groupe disais-je chasse pour recoller au peloton qui pointe au loin.
Quelle euphorie, un terrain qui me va ! : des routes en faux-plats montant et descendants dans la forêt, j’emmanche la meule grave : du 12, du 13 sur un plateau de 52 dents, quel met succulent, ces messieurs dames sont servis! et roule ma poule. Mes accompagnateurs n’en demandaient pas tant et sautent leur tour en attendant que je me calme. Du grand Art, que dis-je du grand Boul’Art. Me v’là réconcilier avec mes sensations… y’en a qui doivent savoir de quoi je parle. Quand je pense que j’ai sauté dans la petite bosse à l’entrée de Saulieu, quel naze, à me satisfaire du milieu de paquet alors que le vent était installé pour une bordure, quel con !
Le gars de la Ferté passe maintenant, lui et moi sommes dans le même effort et ça tourne croyez-moi. Je reconnais les routes empruntées . Bientôt, la flèche à gauche, le 110 oblique déjà vers la Cure. Dans le fond de vallée nous rentrons ou nous sautons… Le polar affiche les 60 km/h constamment . Tiens là je ne me plains pas d’être trop lourd, ma bedaine me sied à l’instant.
Nous recollons le groupe Hinault à l’intersection juste au pied de la bosse ; mes compagnons me remercient pour le bel effort fourni, mon ego explose. Vite, encore vaillant, je me faufile dans le groupe d’une quarantaine de gus, cherchant à me rapprocher du Blaireau. :

« Eh ! Môme, tu me règles l’allure, j’veux que tout le monde rentre avec le bus, et surtout pas d’imper, on aura besoin de tous les mecs demain, dac ! A toi de jouer mon p’tit breton ».

Ben voui !!! Dès que je vais m’approcher, c’est ce que je vais lui dire au Bernard, mais il me reste encore une haie de deux coursiers à franchir… la pente s’accentue, mon cardio, lui, m’affranchi d’une série de chiffres qui me ramène à la raison. Je regarde le Bernard, à portée de pédale, l’arrondi est huileux, pas de heurt, ma parole, il n’appuie pas. Un calme religieux règne toute la montée, je n’entend plus que mon souffle. La haie de coureurs s’épaissie entre le boss et moi, de toute façon je n’aurai pas eu le souffle pour la conversse.

« Accroche-toi ! », je l’entends, c’est mon compagnon de la Ferté Gaucher, reconnaissant des bouts droits tirés toute à l’heure qui m’encourage.
Je saute définitivement vers Saint-Brisson, les démons du poids et du diesel sont de retour, il me manque 100 mètres pour basculer avec le groupe. Putain ! Pourquoi ai-je manger cette glace au café cette semaine ? Pourquoi t’ai-tu servi un second verre de Bordeaux hier ?
Ces états d’âme passés, je m’installe dans un nouvel effort : d’abord, se refaire une santé dans cette descente sans s’éclater dans les gravillons. Dès Alligny, la pente réapparaît, je sens que je recule, des gus me passent, la fleur au fusil avec deux dents de mieux, mais comment y font les bougres ? Le gars de Shopi m’encourage au passage, un petit jeune bien sympa avec qui j’ai discuté au départ. L’as perdu sa chaîne dans la bosse de départ, quelle galère !
Un groupe de moyens vieux s’est reformé et approche de deux dernières bosses. Laulau m’a prévenu après Le Maupas, c’est sans… ou avec les jambes. Ce sera avec une jambe car je garde l’autre pour le dernier talus. Depuis Guy (je veux dire Le Maupas…sant), les jambes vont mieux, le profil descendant jusqu’à Marcilly m’invite à la meule ; je ne rechigne pas. A droite, dernier talus, 39x23 ou 25 (je suis pour l’alternance moi). La surprise c’est le haut sur le plateau avec des coups-de-cul à répétition. Et là je passe du monde car la grande soucoupe s’impose en force. Je bascule dans la descente avec un gars de Sacy, nous mettons tout ce qu’il nous reste. Élégant, je le laisse passer sur la ligne. Damned, je perds sûrement une place dans ma catégorie. Une place ? Bagatelle ! Je suis gagné par la Paix, merci aux organisateurs.

La ligne franchie, je retrouve les anges au maillot bleu frappé de lettres d’or, parmi ces anges, une fille qui me remercie pour le coup de main.
Bouboule monte au ciel au bout de 3 h 20 mn, quelle classe !

J'ai oublié de dire, dans ma furie rédactionnelle que j'avais mis des visages sur des noms ou des non sur des visages :
Pierre-Marc LaMontagne, grand et fier comme son nom l'indique, on dirait un mousquetaire, c'était lui le '' Personnage Mystérieux* '' de la photo de Bourg-d'Oisans La Marmotte. Laurent l'Ibère qui na rien d'un espagnol ou alors un espagnol breton, un homme tranquille, la quiétude personnifiée, un roc, du granit c't homme là.
Un corsaire sympathique nommé Françis, un look de guerrier même si je n'ai pas vu son vélo, vu ce que nous a décris Laulau et le CR, un coursier généreux et dur au mal. Le gars Fredo de Kuota monté, pour la bonne bouche. Raphaël toujours pinçant et Karlito, le nouveau numéro de Cyclo Passion. Laulau dit... Laulau. Jean-Noël, un promoteur publicitaire qui souhaite que tout le monde s'installe à Corbigny pour la fin du mois et... le coureur de Shopi, qui aime bien bricoler sa chaîne et aussi un coursier de la boulange au discours décalé en la circonstance.

J'arrête là mon inventaire à la Prévert.

Ça fait une belle journée pour la Paix.
Merci à tous, tout ça nous permet d'apprendre et apprendre encore.

* Le personnage Mystérieux, une énigme radiophonique des années 60 sur Radio-Luxembourg.

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