CPK, maintenant je sais ! Saison terminée !

Ben voilà le résultat.
Suite aux Boucles de l’Yonne, trop d’efforts intenses ont provoqué une augmentation importante de mes CPK. Je ne savais pas que j’avais des CPK , vous en avez aussi.

Le dosage normal est entre 3 et 200 d’après l’analyse, je suis à 394 (voir les liens en fin de message).

Disons en terme cycliste que j’ai trop tiré dessus (braquet, bosses, Clm, entraînements), les cuisses de mon âge non pas supporté le régime.
Le toubib des sports , qui me suis depuis des années m’a conseillé un repos de 4 à 6 semaines. Comme le mal aux jambes (brûlures) reste intense après une semaine de repos et malgré les anti-inflammatoires, je mets un terme à ma saison.
Pas de JFB pour moi. J’irai à Corbigny mais seulement pour encourager mes copains de Vélo101, de l’Yonne et de la Nièvre.

http://www.doctissimo.fr/html/sante/analyses/ana_proteines05.htm
http://www.medisite.fr/medisite/Creatinine-Phospho-Kinase-CPK.html

A plus les amis !

Boucles de l'Yonne 4e étape

Là je suis encore vaillant, je sauterais à Lucy-sur-Cure!

Les Boucles de l'Yonne 3e étape (Clm).



Trop dur pour moi ! La montre, c'est pas mon truc !

Les Boucles de l'Yonne 2e étape


Dernier virage avant le sprint du peloton.
Je fait trois du paquet et huit de la course !


Les Boucles de l'Yonne : Première étape.


J'assure une place de huitième au sprint. Je découvre le niveau troisième catégorie : ça roule plus vite bien sûr.
Des équipes de la France entière participent à cette course relevée.
Les côtes sont abordées beaucoup plus rapidement car les coureurs sont plus jeunes.
J'étais dans un assez bon jour. Dans une course par étape, il est essentiel de suivre et de tenter l'effort sur la fin.

Bonjour à vous très chers lecteurs !

Ce site vous présente ma passion pour le vélo au travers des comptes-rendus de cyclosportives ou de courses en circuits.
Après des mois d’hésitation : « un blog, c’est pour soigner son ego », « un blog c’est prétentieux », « un blog c’est.. », etc., je me suis décidé : l’information du typographe cycliste, c’est L’InfoTypoVelo que voilà !

Deux événements et une réflexion m’ont décidé à franchir le pas « du blog » : de nombreux de forumeurs d’un site de vélo animent la communauté au travers de blogs, c’est bien sympa ; des êtres qui me sont chers se trouvent à 6000 km, le site entretient les liens; enfin pourquoi garder pour soi ce que l’on sait, alors que, la société rétrécit, les frontières se ferment, les bonheurs sont plus rares.
J’apprends toujours un peu de l’autre, j’apprends toujours un peu aux autres. Même si ce n’est que du vélo… ce n’est pas seulement du vélo.

J’eus mes heures de gloire régionale dans les années 80. Je moulinais déjà mes données d'entraînement sur ordinateur (voir article du Parisien décembre 1984). J’avais de l’avance…Toutefois, mes passions pour l'informatique et la typographie, les épreuves et les bonheurs de la vie ont souvent perturbé ma petite carrière cycliste… mais je l’ai fait, n’est-ce pas l’essentiel?

Je suis de ces personnes nées après-guerre, qui ont eu la chance et la volonté de saisir les mutations technologiques à pleines brassées, d'oser la mobilité professionnelle, de placer les savoir et savoir-faire comme objectifs permanents de réalisation personnelle. Ainsi, ouvrier claviste-fondeur typographe en 1970 (j’aurai l’occasion de vous présenter ce métier rare aujourd’hui disparu), je suis en ces temps, gestionnaire d'un parc informatique gigantesque de 800 ordinateurs essentiellement tourné vers l'enseignement des Métiers du livre, du magazine et de la publicité, dit Flux numérique PDF.
Ce parcours professionnel original ressemble ainsi à une randonnée cycliste intense où j'ai rencontré toutes les difficultés et toutes les satisfactions.
Si la forme est bien plus difficile à conserver, les démarrages plus laborieux, la passion reste intacte, l’envie d’en « découdre sur l’instrument ou dans le boulot », est toujours présente.
La passion rend-elle réactionnaire ou est-ce la révolution permanente?
Pour en revenir au vélo, j’aime à rédiger des comptes-rendus de cyclosportives dans l’esprit des Pierre Chany, Abel Michéa qui m’ont émus, jeune, dans l’Équipe ou l’Huma.
Je ne me souviens jamais de tout, mais un peu de tout d’une course, j’ai dû mal à mémoriser la chronologie de l’épreuve… j’en use sans en abuser dans mes rédactions.
Sur ce site, d'autres sujets seront développés : l'informatique qui a transformé la typographie et l’imprimerie mondiale en une série de zéro et de un ; mais ne confondez pas l’Imprimerie et l’imprimante…

En cliquant par-ci par-là, vous découvrirez aussi quelques albums de photos légendées, réalisées par mes proches lors des cyclosportives auxquelles j’ai participé.
Les blogs de mes amis sont accessibles par ces mêmes « clics » et là, la variété des interlocuteurs vous séduira.
Je vous souhaite une excellente et studieuse consultation du site.
A bientôt et n’hésitez pas à laisser un message.

Ah, si certains d’entre vous pensent que je parle fort, c’est vrai, mais c’est parce que je suis sourd, métier de l’imprimerie oblige…


Cet article du Parisien de décembre 1984 relatait mes exploits, tout ça paraîtra dérisoire, aux yeux de certains…
Le 22 septembre aujourd’hui, je m’en fous. Ça c’est Georges Brassens, dit Jojo.

Compte-rendu de La Hutchinson 2008 !


Salut à tous : les Riri, Eric, Isaac, Laulau, Gillou, Rapha, Dimi, Karlos, Denis et princes de la Route !
Décidemment cette sortie de la ville Courtenay, vers le trentième kilomètre, me reste dans la gorge une fois de plus.Jusque là, je me sentais plutôt bien : un bon départ, un bon placement dans les vingt premiers en permanence. Une bonne gestion des vagues dans le paquet, un coup à gauche, un coup à droite. Dans les talus qui précèdent l’approche sur Courtenay, mon cardio m’indique des 182, 184 pulses que je n’ai pas atteint depuis des années. Pourvu que ça retombe avant Courtenay… Eh ben non, pas assez, les gars de Chalette qui connaissent bien cette traversée délicate (virages, relances, faux plats) accélèrent dans la ligne droite à l’entrée du bourg, à la sortie, j’explose, le cardio m’insulte, je me relève en pensant que ça rentrera (y a qu’une soixantaine de gars devant), eh ben non encore. Mon groupe restera à cinquante mètres jusqu’à Douchy mais ne rentrera pas : Le premier talus sérieux arrive, chacun compte ses pions, il faut durer, préparer l’ascension de Triguères. Le premier groupe a disparu de notre vue. La ballade s’installe. Ça roule vite même avec le vent défavorable. Dans le groupe je retrouve un nommé Luc Rat, un super coureur des années 70 en Bourgogne, toujours un coup de pédale efficace, on échange quelques mots quand le rythme baisse.Je ne vois toujours pas mon cyberpote Laurent, comme il avait la crève, je ne suis pas certain qu’il est pris le départ.Le vent tourne après Chatillon-Coligny, les compteurs rougissent à nouveau, la moyenne vers le 100e km oscille entre 36,5 et 37. Après la descente de Château-Renard, je vois la moto tourner à droite, putain, un talus oublié, c’uilà, je l’ai pas reconnu. Bon y a des paliers, ça gaze. Mon groupe imposant explose, nous ne sommes plus qu’une quarantaine maxi, je me raconte quelques histoires de Barbe-Bleue au plus fort de la pente, virage à gauche, ça bascule. Ouf !Elle est bien agréable au coup d’œil cette vallée de l’Ouanne autour de laquelle nous tournons .
Les organisateurs ont réussi un beau tracé, moi les bosses ça me va.
Très vite Triguères, dimanche dernier, je l’ai passé sur la plaque en fin d’une sortie de 130 km. Aujourd’hui, c’est la course, je coince à 50 mètres du sommet. Heureusement, trois autres guerriers m’accompagnent, tous rouleurs, on s’accroche les souffles les uns aux autres . Nos volontés respectives nous indiquent de rester groupés : 4 bornes plus loin, on est rentrés, à grand coup de 12 dents sur des relais intenses. La fin de l’épreuve sera une procession saccadée où les participants sont tous contents d’être là. Je mène quelques bouts droits pour être en accord avec moi-même, c’est du cyclosport. Le groupe arrive pour la cinquantième place.Des mecs sortis de nos poches viennent faire le sprint, ça c’est pas cyclosport… c’est compette… bon j’arrête. Je me classe 73e sur 402, 10/101 catégorie : 35,71 km/h sur 160 pitons en 4 h 28 . Je suis en progrès. Sur le Podium, y a Jean Guy (2e au scrach), j’ai roulé avec lui cet hiver à Rambouillet lors que la sortie de Gillou, il passe devant moi les bras chargés de récompenses, je n’ose pas l'interpellé…Bien le repas et l’organisation.
Samedi, c’est la Thévenet, des bosses, des bosses, pas 1000 heureusement.
Salut les gars !

Compte-rendu de La 77 2008 !

Ah ! Cette 77, la première de l’année pour beaucoup…

Ce matin, je suis au chaud devant mon ordi, j’ai quelques flashs sur l’expédition, d’hier. Le ciel est bas sur un horizon gris presque noir (dans l’imprimerie on dit un gris 75%). Comme j’ai obtenu un dossard prioritaire, le départ m’a paru plus facile. C’est technique, ça frotte, faut pas se laisser impressionner, sinon, c’est trente places perdues.Je côtoie El Rapha Mottet, un dur au mal. Avec le métier, je suis toujours du bon côté : celui de l’abri. Curieusement pendant l’épreuve, souvent le paquet s’est emballé et au moment de la rupture qui aurait dû disperser les coureurs dans la plaine, tout le monde se relevait, le rythme retombait; je vous dis tout de suite que, ça ma bien arrangé, sinon c’était la fenêtre assurée.J’ai vu Laulau Grisel rappliqué en tête après, une longue poursuite. Il m’a encouragé à tenir dès pied de Tréchy, mais… panne de cuisses (les côtes, c’est pas mon truc). J’ai erré sur la Royale, avec quelques compagnons d’infortune, sortis comme moi du paquet de tête, peu avant la descente de La Celle, nous nous sommes relevés pour attendre un groupe imposant. Le temps de se refaire une santé et c’est le « Panorama »… je me demande pourquoi un tel nom car à chaque fois que je le monte, je ne vois que la roue roue arrière de celui qui cherche à se hisser, rien de panoramique là-dedans…
Maintenant, en direction de Fontaineroux, les giboulées de mars en avril, nous fouettent le visage, les mains s’engourdissent, les cuisses prennent le marbre. J’hésite trop à rejoindre un vieux pote de vélo J-P. Lecamus qui vient de se lancer à la poursuite d’une autre gloire régionale, J.-C. Pouvreault, un duo de rouleurs de cette qualité, je ne recollerai pas. Je « fais » la descente et les faux plats qui mènent en vallée de Seine. Le vent glacial le long du fleuve, m’incite à la raison. Au fait d’une ascension à la « pédale » dans Fontaine-le-port, je vire dans les premiers d’un peloton glacé, encore imposant.Le soleil pointe sur une route détrempée aux abords de Chartrettes, nous reprenons l’ami Lecamus, (un vilain virage, me dira-t-il). Ça sent l’écurie à 2 km. Dans les cinq premiers d’un gros paquet de coursiers transis, je franchis en 166e position pour un temps de 3 h 58 et 40 secondes. Déjà, les regrets, j’aurais dû me faire plus mal dans la Croix-Chûte après Tréchy, j’aurais gagné au moins deux minutes. Jamais content, sauf que le vélo, c’est cake chose…Le p’tit jeune qui gagne à un nom qui chante bien : Arnaud Champtoussel, un garçon du coin, d’un club du coin. Bel exploit M’sieur !Quasiment pas de voitures en face, un autre exploit de la sécurité autour de l’organisation de l’ASPTT Melun. Merci.V’là comment j’l’ai vu ma 77.

Compte-rendu de La Look 2008 !

Un bref CR après ma triste prestation.
Au bout du bout dans l'ascension Etang du Merle, plein de crampes, j'ai mis la flèche.
La moyenne était à 40 km/h à l'entrée de Saint-Révérien.Dans la course, Raphaël pris le temps de m'encourager dans la bosse qui menait vers Saint-Benoit d'Azy, merci à lui.Laulau pestait car ça frottait grave au début. C'est vrai que les 10 premiers km étaient chauds en tête mais j'aime bien. Revenu en tête, j'ai pris le temps de saluer Jean Guy en lui rappelant que nous avions rouler ensemble cet hiver.J'accompagnai Gillou Mahé (le coureur de granit) jusqu'à Saint-Révérien, on avait le même maillot, la classe ! puis rideau... à ce moment je pensais à Dimitri qui nous évoquait ses doutes quant à son état de forme il y a quelques jours. Je suis depuis dans les mêmes interrogations. Laulau m'aide bien à surmonter cette déconvenue.

Compte-rendu de La Bernard-Thévenet au Creusot 2008 !

Bonjour Madame, Bonjour Monsieur !

Avez fait votre choix ?

« Pour ma femme, une escalope à la crème après la salade composée et pour moi, salade et steack charollais avec une garniture frites. »

Le 110e kilomètre sonne le glas de ma Thévenet. J’ai vu deux potes au départ : Luc et Rapha, confiants, prêts à en découdre.

Dès les premiers kilomètres, malgré la vitesse raisonnable réglée par les premiers, je ne suis pas dans un grand jour, je pédale « carré ». Ça va être dur.

Après la première demi-heure de course, panne de cuisse dans le premier talus sérieux du parcours. Je me trouve avec un groupe d’une douzaine de coursiers aux forces équilibrées. Désolé de ne participer plus activement aux relais mais les faux plats permanents me minent la tête. J’ai bien quelques sursauts au passage à Charolles et dans quelques pentes sérieuses qui me font croire que je suis encore vivant. Maintenant le doute s’est installé et je ne verrais plus le jour. L’objectif est de durer dans le groupe en respectant les voisins.
Le point le plus au sud du parcours est atteint, le groupe est encore à 35 km/h. Ya un garçon avec un maillot noir et rouge, nous pouvons tous le remercier, tellement il tire des bouts droits.
La Clayette et son château passé, les choses s’aggravent, les talus s’enchaînement, la vitesse diminue, mon moral est au plus bas ; je commence à guetter Marie, mon épouse, qui doit me passer une musette vers Saint-Bonnet-de-Joux (vu le profil je n’ai pris qu’un bidon et quelques pâtes de fruits). Arrive la bosse de Beaubéry avec des passages affichés sur le polar à 11%. Rideau, le groupe éclate, moi le premier, y en a plein les murs tellement c’est dur ; je hisse mes 74 kg au sommet dans la plus grande douleur . Ça sert à quoi tout ça, ais-je besoin de me ruiner le corps pour une cyclosportive qui n’est qu’un maigre épisode d’une vie bien remplie.
« Mais c’est ça le vélo » me rappelle un petit diable rouge soudainement apparu dans mon œil gauche et qui me rappelle que je l’ai voulu, que personne ne m’a obligé.

J’essaie de rester concentré sur mon effort mais plus rien n’y fait .Vivement Saint-Bonnet-de-Joux, la musette est là maintenant devant moi :
" - Marie, j’arrête, j’ai des jambes en bois.
- Tu veux dire Pinochio, réplique-t-elle.
- Tu te moque Ginette, je suis cuit, biscuit… "
J’ai mis pied à terre, plein de douleurs.
Pendant que je range mon vélo dans le coffre, je vois des courageux qui passent. Mais qu’est que je fais là ?

« C’est chouette ce coin me dit mon voisin en me passant le relais, ça s’appelle comment ?
Je lui réponds La Clayette, t’as raison, c’est chouette, j’y repasserai à l’occasion, c’est ça qu’est bien dans les cyclos, tu traverse par des coins insoupçonnés, lui dis-je ».
Le château aperçu le matin est devant moi pendant que je déguste ma viande charollaise.

C’était le jour du cyclo… touriste.

Victoire à Thorigny-sur-Oreuse

Pour cette course en GS, une cinquantaine de coureurs au départ.

Le vent est très prononcé et occasionne de nombreuses bordures que j’aborde toujours bien placé.
Dans la côte suivie d’un faux plat, je comprends que je suis dans un bon jour, je patiente jusqu’à la mi-course pour placer une attaque dans ladite côte où mes adversaires piochent un peu.
Je rejoins deux hommes partis devant depuis 3 km. Nous alternons les relais ; dans l’ascension suivante, le gars de l’Aube cède (il avait dû se lever tôt…). J’attends le coureur de Toucy qui me remercie.
Pour l’épilogue, je largue tout le monde mais dans le dernier tour, les premières catégories me reviennent dessus, je me relève pour les laisser passer puis reprendre mon effort et ainsi respecter le règlement ; le gars de l’Aube que j’avais largué à la régulière me passe alors en trombe caché dans les roues des premières catégories (une dizaine de coureurs). Je ne fais pas attention car dans mon esprit ce sont « les premières », j’ai le nez dans ma course, innocent. A l’arrivée, je lève les bras victorieux pour épater Marie.
La ligne franchie, les officiels me disent que je suis deuxième avec 40 mètres de retard. L’ensemble du peloton que j’avais largué témoigne spontanément que ce n’est pas normal, que le gus de l’Aube a triché. Il est déclassé séance tenante sur la ligne. Ridicule, il s’éclipse discrètement (pour aller se recoucher probablement). Je suis déclaré vainqueur et applaudi par l’assemblée ; un vrai succès.

Bon je marchais mais je n’étais pas aussi bien que ça.
Je monte en troisième catégorie, là je serais obligé de me calmer.

Programme :
Je participe du coup aux Boucles de l’Yonne des 15-16-17.
Il y avait de la place pour un troisième caté nouveau que je suis.
Là ça me plait.

Compte-rendu de Courir pour la Paix 2008 !



Bon !

Depuis les premières bosses passées, un groupe composé de maillots bleu foncé frappé de lettres d’or, d’un orange et blanc, d’un maillot de La Ferté Gaucher (Seine et Marne), celui-là je le reconnais, et le maillot 101 de votre serviteur, un groupe disais-je chasse pour recoller au peloton qui pointe au loin.
Quelle euphorie, un terrain qui me va ! : des routes en faux-plats montant et descendants dans la forêt, j’emmanche la meule grave : du 12, du 13 sur un plateau de 52 dents, quel met succulent, ces messieurs dames sont servis! et roule ma poule. Mes accompagnateurs n’en demandaient pas tant et sautent leur tour en attendant que je me calme. Du grand Art, que dis-je du grand Boul’Art. Me v’là réconcilier avec mes sensations… y’en a qui doivent savoir de quoi je parle. Quand je pense que j’ai sauté dans la petite bosse à l’entrée de Saulieu, quel naze, à me satisfaire du milieu de paquet alors que le vent était installé pour une bordure, quel con !
Le gars de la Ferté passe maintenant, lui et moi sommes dans le même effort et ça tourne croyez-moi. Je reconnais les routes empruntées . Bientôt, la flèche à gauche, le 110 oblique déjà vers la Cure. Dans le fond de vallée nous rentrons ou nous sautons… Le polar affiche les 60 km/h constamment . Tiens là je ne me plains pas d’être trop lourd, ma bedaine me sied à l’instant.
Nous recollons le groupe Hinault à l’intersection juste au pied de la bosse ; mes compagnons me remercient pour le bel effort fourni, mon ego explose. Vite, encore vaillant, je me faufile dans le groupe d’une quarantaine de gus, cherchant à me rapprocher du Blaireau. :

« Eh ! Môme, tu me règles l’allure, j’veux que tout le monde rentre avec le bus, et surtout pas d’imper, on aura besoin de tous les mecs demain, dac ! A toi de jouer mon p’tit breton ».

Ben voui !!! Dès que je vais m’approcher, c’est ce que je vais lui dire au Bernard, mais il me reste encore une haie de deux coursiers à franchir… la pente s’accentue, mon cardio, lui, m’affranchi d’une série de chiffres qui me ramène à la raison. Je regarde le Bernard, à portée de pédale, l’arrondi est huileux, pas de heurt, ma parole, il n’appuie pas. Un calme religieux règne toute la montée, je n’entend plus que mon souffle. La haie de coureurs s’épaissie entre le boss et moi, de toute façon je n’aurai pas eu le souffle pour la conversse.

« Accroche-toi ! », je l’entends, c’est mon compagnon de la Ferté Gaucher, reconnaissant des bouts droits tirés toute à l’heure qui m’encourage.
Je saute définitivement vers Saint-Brisson, les démons du poids et du diesel sont de retour, il me manque 100 mètres pour basculer avec le groupe. Putain ! Pourquoi ai-je manger cette glace au café cette semaine ? Pourquoi t’ai-tu servi un second verre de Bordeaux hier ?
Ces états d’âme passés, je m’installe dans un nouvel effort : d’abord, se refaire une santé dans cette descente sans s’éclater dans les gravillons. Dès Alligny, la pente réapparaît, je sens que je recule, des gus me passent, la fleur au fusil avec deux dents de mieux, mais comment y font les bougres ? Le gars de Shopi m’encourage au passage, un petit jeune bien sympa avec qui j’ai discuté au départ. L’as perdu sa chaîne dans la bosse de départ, quelle galère !
Un groupe de moyens vieux s’est reformé et approche de deux dernières bosses. Laulau m’a prévenu après Le Maupas, c’est sans… ou avec les jambes. Ce sera avec une jambe car je garde l’autre pour le dernier talus. Depuis Guy (je veux dire Le Maupas…sant), les jambes vont mieux, le profil descendant jusqu’à Marcilly m’invite à la meule ; je ne rechigne pas. A droite, dernier talus, 39x23 ou 25 (je suis pour l’alternance moi). La surprise c’est le haut sur le plateau avec des coups-de-cul à répétition. Et là je passe du monde car la grande soucoupe s’impose en force. Je bascule dans la descente avec un gars de Sacy, nous mettons tout ce qu’il nous reste. Élégant, je le laisse passer sur la ligne. Damned, je perds sûrement une place dans ma catégorie. Une place ? Bagatelle ! Je suis gagné par la Paix, merci aux organisateurs.

La ligne franchie, je retrouve les anges au maillot bleu frappé de lettres d’or, parmi ces anges, une fille qui me remercie pour le coup de main.
Bouboule monte au ciel au bout de 3 h 20 mn, quelle classe !

J'ai oublié de dire, dans ma furie rédactionnelle que j'avais mis des visages sur des noms ou des non sur des visages :
Pierre-Marc LaMontagne, grand et fier comme son nom l'indique, on dirait un mousquetaire, c'était lui le '' Personnage Mystérieux* '' de la photo de Bourg-d'Oisans La Marmotte. Laurent l'Ibère qui na rien d'un espagnol ou alors un espagnol breton, un homme tranquille, la quiétude personnifiée, un roc, du granit c't homme là.
Un corsaire sympathique nommé Françis, un look de guerrier même si je n'ai pas vu son vélo, vu ce que nous a décris Laulau et le CR, un coursier généreux et dur au mal. Le gars Fredo de Kuota monté, pour la bonne bouche. Raphaël toujours pinçant et Karlito, le nouveau numéro de Cyclo Passion. Laulau dit... Laulau. Jean-Noël, un promoteur publicitaire qui souhaite que tout le monde s'installe à Corbigny pour la fin du mois et... le coureur de Shopi, qui aime bien bricoler sa chaîne et aussi un coursier de la boulange au discours décalé en la circonstance.

J'arrête là mon inventaire à la Prévert.

Ça fait une belle journée pour la Paix.
Merci à tous, tout ça nous permet d'apprendre et apprendre encore.

* Le personnage Mystérieux, une énigme radiophonique des années 60 sur Radio-Luxembourg.

Compte-rendu de la Stephen-Roche 2007 !


Salut les Potes !

Le soleil pointe sur des montagnes de sucre, les falaises de craies qui précèdent l’arrivée sur La Roche-Guyon, renvoient les premiers rayons qui ont enfin réussi à percer l’épais brouillard qui nous enrobe depuis le départ… Ce blanc sucré qui apparaît me rappelle tout de suite un cours de géographie des années 60, il avait raison l’instit y a bien des murs de craie au bord de Seine jusqu’à Château-Gaillard et plus. C’est plus fort que moi, sur le vélo je pense géo.
C’est quand même grâce au vélo que je suis sorti de ma cité HLM…

Hello, look at left, a little Buckingham Palace! dans un anglais approximatif, j’interpelle les deux coursiers qui m’entourent car ils portent un maillot « London Dynamo » et braillent entre eux avec un accent qui m’empêche de rester concentré sur ma besogne, je fais du vélo pour le silence, les seuls souffles de mes adversaires et le mien, le crissement des pneus, les « serre pas », je ne suis pas dans La Roche pour une sortie de club, c’est une cyclo, on cause pas, surtout anglais ou alors irlandais gaélique si vous voyez ce que je veux dire.
En plus comme je ne comprends pas tout, ils se foutent peut-être de notre gueule, nous les français, cyclistes, certes, mais français avant tout.
Ok ! Ok ! Good ! Répondent-ils (l’humour français vaut bien l’humour anglais).
Et tout ce brouillard, ce matin, ça se trouve c’est eux qui l’on apporté dans leurs valises…
Faut dire que depuis le lever du jour, la condensation aqueuse est soutenue par une condensation humaine, non moins… dense… : des cyclistes partout, des mecs qui portent des lunettes de soleil alors qu’on y voit rien. Tous sont agglutinés au milieu des barrières depuis une heure déjà et j’en suis de ces fondus.
Les garde-barrières ont disparus avec les tunnels et le TGV, mais ceux qui surveillent les nôtres ont bien du mal à faire entrer dans les box, les paquets de cyclistes qui déferlent vers le départ.

Et quel départ !
Le paquet s’est étiré quand j’arrive enfin à bloquer des pédales automatiques. Les dents descendent progressivement sur la roue libre, le pédalage est contrôlé car il ne s’agit pas de se faire péter les cuisses et le palpitant, mais ça va déjà vite. Ca frotte sur un pont, ma vigilance redouble, il ne s’agit pas de se viander, j’emmanche 14, 13, 12, le souffle se raccourcis, ça y est, le pulso teinte à tout va, je suis dans le rouge au bout deux bornes. Si je passe à gauche, je gagne deux cents places. Je vois la tête du paquet à portée de pédales. C’est bon, super départ, je vais pouvoir assister aux premières grandes manœuvres avant de rentrer dans le rang, les kilomètres intenses feront bientôt leur œuvre sur mes cannes.

Le peloton s’étale de front sur les quatre voies.
Qu’est-ce que c’est que ce bazar, ça freine, comme je suis à gauche, je vois des coursiers sur l’autre quatre voies, en face, et qui reviennent. Tout de suite, je percute : erreur de parcours, je vise un trottoir accessible, je saute, 180 degrés, le temps de me relancer, me v’là dans les deux cents premiers.
La tension et l’agacement des coursiers sont palpables, les risques augmentent, la brume qui plombe le spectacle accentue le surréalisme de l’instant. Ca roule à bloc en zigzag, chacun a compris mais cherche la solution qui lui sied.
Le paquet anarchique se représente sur la ligne de départ, marque le pas quelque instant et c’est reparti sans aucune couverture de sécurité. Deux sirènes hurlantes, d’un motard puis une voiture nous rappellent à la raison. Karl me signale sa présence. Un nouveau départ est donné, à la va-vite, il n’est pas possible de contenir longtemps un tel troupeau, les organisateurs ont repris leur sang-froid, tout rentre dans l’ordre.
La course est lancée… les 14, 13, 12 tombent à nouveau mais les cuisses ne répondent plus, le souffle est court, le paquet est trop long, je m’installe déjà dans un autre effort, j’étais là pour faire un temps, je fais un « temps… pire ». Il me faudra cent bornes pour retrouver des sensations de cyclo… sportifs mais les côtes de Vienne, d’Amenucourt et autre Baudemont ont sapé la maigre volonté qui m’animait.
J’aurais tant souhaité faire un bout de route avec Gilles Mahé, un forumeur à côté de qui je stationnai dans l’obscurité d’un parking matinal, le hasard m’avait conduit à côté d’une voiture d’où sortit un gars, maillot 101 à la main, un pote inconnu, c’est fou. Lors du deuxième départ, Gilles me tapota le dos en me dépassant pour rejoindre la tête, je le vis s’éloigner slalomant entre les coursiers, d’un coup de pédale souple alors que je n’avais déjà plus mes jambes…
Le parcours de la randonnée, jalonné par des signaleurs (souvent jeunes garçons et filles) de fluo vêtus, maintenant sous le soleil me laissa une sensation contrastée entre la richesse des propriétés foncières aperçues et le triste état des chemins vicinaux empruntés. Je pense que ce fut un « tour de force » pour les organisateurs de maintenir à bout de bras, pendant vingt ans, une compétition de cette ampleur dans une région aussi urbanisée surtout depuis que l’on construit les villes à la campagne.
J’ai fait la Stephen Roche, j’ai fais le départ, une fois…

Rideau, le vélo en banlieue.

Philippe Boulard

Compte-rendu de la Jean-François Bernard 2007 !


Salut les amis !


Donc, voici mon premier CR … de ma première cyclosportive de l’année la « Jean-François Bernard » .


Je suis dans Plainefas que j’ai pris en pleine « gue… », dans la roue d’un concurrent chevauchant un Colnago C50 de toute beauté.

Comme ça fait un moment que je suce, j’exerce un effort physique et mental et je me hisse difficilement à sa hauteur, histoire de lui montrer que je souhaite partager l’effort pénible qui nous accable tous et me comporter en cyclosportif responsable, respectueux de l’étique.

Mon Look 261 me rappelle son poids, bien supérieur au C50 voisin. Nos accompagnateurs s’éparpillent qui devant, qui derrière.

Soudain des craquements de chaîne et dérailleurs mal huilés nous sortent de notre torpeur musculaire et là, un vrai, un gugusse, un arcandier (comme disait mon directeur sportif quand j’étais jeune) nous dépasse par la gauche, tous mollets et poils dehors, socquettes Moreau sous le genou, courroies de cale-pieds en bataille, pied gauche en forte pronation, roues à grande flasques, manettes de dérailleur rouillées au cadre, ( il les manipule sous mes yeux et ceux du cavalier italien), enclenche le 42x19 au plus fort de la pente, la TOTALE, nous dépose en deux temps trois tours de pédale, disparaît trois lacets plus haut.

Je lâche penaud à mon voisin : « lui, y m’éclate », (je n’ai pas le souffle de préciser au sens propre comme au figuré, concentré sur mon pédalage déconfit). Le colnagoïste*, tout aussi dépité, me précise vouloir vendre son destrier noir, au plus offrant dès la ligne d’arrivée franchie.

Sciés, nous sommes sciés.

Nous sauvons notre honneur dans un « le moine ne fait pas l’habit ou son contraire je ne sais plus ». La honte s’abat sur nous. Pourquoi, mon Dieu, pourquoi, n’avons-nous pas la santé de l’individu qui vient de nous déposer, de nous coller au bitume pour longtemps, pour toujours peut-être, alors que nous avons de vrais vélos par des « chauffage central », alors que mon collègue a un beau maillot noir anthracite en harmonie avec le carbone de ses tubes et moi mon Forum velo101 blanc complémentarité même d’un Look traditionnel. Dieu n’existe pas maintenant j’en suis sûr.

Un vent glacial se lève, les nuages s’amoncèlent, nous entrons dans la nuit, la prise de conscience immédiate : il nous faudra nous entraîner davantage, perdre du poids, contrôler la bouffe dès demain pour préparer notre prochaine rencontre avec notre coureur à la mie de pain en espérant qu’il ne s’achète jamais un C50 ou un 595 parce que là on est tous morts même vous les potes, les Laurent, les Karl, les Raphaël, tous foutus.
Avant cet épisode, au départ, j’avais pris la peine de m’échauffer (15 km) pour parer au pire de la première bosse à Pazy mais je compris vite que la reprise étais difficile et que 1500 km, 4 kg perdus en 40 jours 56 ans ne pouvaient remplacer une saison d’entrainement même pour 100 bornes. Après Pazy, je pris le temps de profiter des lumières que nous proposait le soleil nivernais dans les vapeurs matinales.

Au pied du barrage de Pannecières, je dépannai de mon gonfleur, un cyclo hurlant d’une pompe cassée.

Dans l’ascension d’ Ouroux une sorte de Museew grimpeur me passât en m’encourageant. A Lormes, ma femme me tendit une bouteille de flotte de 75 cl, comme j’attaquais le profil descendant vers l’arrivée, un peu de poids en plus… si vous voyez ce que je veux dire (c’est ce que l’on appelle du dopage à l’eau claire).

Comme je connaissais bien les 20 derniers kilos, je me suis permis de jouer avec le concurrent qui me précédais pour le passer au plus fort de la bosse de Coulon et balayer d’un revers de main, un petit malin qui tentait de revenir, car le faux plat en force, c’est ma spécialité, j’ai pas été un firmin pendant dix ans pour rien BORDEL !!!


Bilan de l’épreuve 106 km à 28,47 km/h, c’est marqué sur le diplôme : plôme.


Plus sérieusement, ce fût pour moi l’occasion de rencontrer des potes du Forum dont je ne connaissais que le nom et là, un vrai moment d’émotion pour moi quand je pointai discrètement Karl du doigt à ma femme (30 ans de bonheur) qui m’accompagne toujours dans les galères cyclistes ou pas cyclistes (celle pas cyclistes sont plus nombreuses).
Pas difficile de reconnaître Karl, je savais qu’il avait un maillot de Chartres pour avoir expliquer plein de choses censées sur le forum. Monsieur Koudre, me présenta Raphaël, un personnage réservé et plein de détermination dans un regard passionné quand il explique son cyclosport et puis Laurent, au bout de son effort, marqué par une course qu’il dit avoir mal géré. J’ai vu les gars du 77 porteur d’un maillot que j’ai moi-même porté pendant 20 ans, toujours avec fierté et conviction, en est-il de même pour eux, ou sont-ils des mercenaires cyclistes comme ils y en a trop, savent-ils que ce maillot dans les années soixante-dix quatre-vingt était craint de tous sur une ligne de départ, savent-ils que pour les gamins que nous étions dans ces années-là, mômes de la rue, de la misère humaine, ce maillot fit de nous des hommes responsables et structurés, savent-ils que pendant dix ans, ce maillot, c’était soixante victoires par an pour une dizaine de coursiers, savent-ils que ce maillot nous sauva de la délinquance qui nous guettait et qu’aujourd’hui, nous sommes encore un brelan d’as à nous retrouver avec chaleur et simplicité dès que possible.


Très directement, j’ai préféré mes Karl souriant, mes Laurent pâle, mes Raphaël radieux, mes nouveaux potes, discrets, moi qui ai ma carrière cycliste derrière moi, je vais suivre leurs résultats, je vais m’émouvoir, je vais continuer à faire du vélo.


Excusez-moi les gars pour ce CR un peu long mais je suis un émotif, le vélo, c’est ma vie dans ma tête.


Philippe B.

*colnagoïste : coureur qui ne prête jamais son vélo.